Randonnée en kayak

Parlons un peu de ce qui fâche: le coût du voyage.

Nous avons pris un avion Paris-Vancouver via Calgary de la compagnie Zoom pour 870 euros (juillet 2007); prestations satisfaisantes mais retard de cinq heures à l'aller et d'une heure au retour. Attention, on n'a droit qu'à 20 kilos de bagages, sinon sortir la carte bleue.Ne pas prendre de denrées périssables, ni de liquides.

Un bus mène directement de l'aéroport au ferry pour Nanaimo (30$) et à l'arrivée du ferry il faut trouver un moyen de transport (bus ou taxi). De Nanaimo, on peut prendre un bus pour port Mac Neil; mais nous avons préféré prendre un taxi pour à peine plus cher (450$ à 6) nous a menés directement à Telegraph Cove ce qui était nettement plus simple coté manutention des bagages.

Les kayaks avaient été loués via internet à Northislands kayaks ( www.kayakbc.ca ) pour 400 euros ( 18 jours de locations) A noter l'excellence des loueurs Stephen et Louise (basés à Telegrah Cove) qui sont très disponibles pour toutes les questions, nous ont prêté leur truck pour aller faire des courses, nous ont ramenés avec les kayaks de Port hardy, nous ont amenés à Port MacNeil pour prendre le bus... A recommander sans réserve.

(Telegrah Cove)

Au retour nous avons pris le ferry Shearwater- Port Hardy pour 92$. Le bus Port MacNeil-Nanaimo coûte encore 62$ et il faut rallonger 155$ à 6 pour le ferry qui ramène à Vancouver. A noter que nous avons alors constaté que le bus prend le ferry et que donc on peut aller directement de Vancouver à port MacNeil ( ou port Hardy) sans s'arrêter à Nanaimo, ce qui fait gagner du temps ( et de l'argent). Il semble que la solution consistant à utiliser sur place les transports aériens (hydravions) ne soit pas plus onéreuse ( attention cependant aux surcharges des bagages) si on réserve à l'avance ( Vancouver- port macNeil: 180$ AR)

Au retour nous sommes restés 3 jours à Vancouver en dormant à l'AJ de jericho bay (27$ la nuit). La vie y est plutôt chère en ce qui concerne les produits de première nécessité; des restos (chinois, indiens ...) bon marché sont faciles à trouver, alors que prendre une bière n'est pas donné. Certains musées sont très chers (20 $ l'entrée !), on peut faire de bonnes affaires dans les magazins de sport ( aller sur Broadway) pour le matériel autour du kayak.

(je ne m'attarderai pas sur le matériel personnel qui par définition est .... personnel)

Nous avions en plus de nos tentes un tipi Hellsport: très pratique pour se retrouver lors du repas du soir, se changer lorsqu'il pleut, dresser rapidement un bivouac lorsque la place est insuffisante pour les tentes ... Ne pèse que 6 kilos, c'est vraiment un "plus" appréciable.

Les kayaks, canadiens de marque Seaward, sont solides, stables et ont une capacité de chargement étonnantes. Parfaits en eaux calmes, nous restons cependant dubitatifs quant à leurs possibiltés par mer formée.Tous sont équipés de gouvernails - c'est la mode ici - nous aurions préféré des dérives. Les trappes ont semblé bien étanches. Les gilets étaient sommaires ( genre de ceux loués sur les plages...) et les jupes néoprène vraiment pas fameuses et pas étanches du tout. Les pagaies, qui ne payaient pas de mine, se sont avérées très bonnes: aucun problème d'articulation ou de tendinite à noter; évidemment on pourra leur reprocher d'être parfois un peu souple, mais bon...

Indispensables: les bombes anti-ours; même si nous  n'avons jamais vu ces charmantes bestioles, nous avions quasiment tous les jours des indices de leur présence : traces dans le sable, coquillages ou crabes brisés, herbe foulée... A louer (1$ par jour)  en même temps que les kayaks.

Pour pêcher il faut un permis (108 $) mais un seul semble suffisant pour un groupe. La dandine avec une virgule lestée, ou mieux avec une cuillère flashmer de 20 ou 30 g est facile et productive. Attention à la réglementation assez complexe pour les poissons de roche. Quelques minutes suffisent pour prendre plus de deux kilos de poissons (soit trois poissons en moyenne) si on pêche près du bord. Les fonds devenant rapidement importants, si on veut prendre de gros poissons, la tresse sera préférable au nylon simple, la touche étant faiblement perceptible avec celui-ci lorsqu'on déroule 50m de fil. De plus on peut tomber sur de sacrées pièces, j'ai cassé sur du 40 centième...

(la canne à droite mesure 75cm)

Dans la première partie - autour des îles - la mer ressemblait à un lac 

et il n'y avait pas la moindre difficulté en ce qui concerne le kayak proprement dit. Les courants, réputés violents, n'ont jamais été un problème, il suffit de passer à l'étale. En allant vers le nord nous redoutions un peu le cap Caution qui est exposé  au Pacifique, en fait nous avons eu d'excellentes conditions.

C'était un petit peu plus difficile au cap suivant - Cape Calvert - où il est probable que ça puisse être franchement délicat si la houle augmente. On voit d'ailleurs au relief et à la végétation que ce cap est plus rude que la Cape Caution. Plus au nord on se trouve de nouveau rapidement à l'abri. Les traversées de baies n'ont jamais excédé 5 milles, ce qui se fait facilement, en conditions normales, en moins de deux heures.

En fait le problème le plus important concerne les bivouacs qui sont très difficiles à trouver. Il existe des cartes en mentionnant; notre choix a été de ne pas les utiliser et de chercher les bivouacs en fonction de notre progression et non l'inverse; c'est un choix qui en vaut un autre mais qui crée une difficulté, au demeurant très intéressante, supplémentaire: une étape prévue initialement de moins de 20 milles s'est terminée après 20h en ayant parcouru une bonne trentaine de milles. Il faut savoir que les branches basses des arbres indiquent la marée haute et qu'une plage accueillante peut s'avérer totalement noyée quelques heures plus tard( le marnge peut avoisiner les quatre mètres). A cela s'ajoute la météo pour le moins humide: si le soleil peut être généreux, la pluie également. Nous avons eu, entre autres !!..., 5 jours successifs de pluie, et des averses d'une violence étonnante. Au delà de trois jours ininterrompus de pluie, les affaires commencent à être franchement humides: le moral doit alors être en béton et le groupe bien soudé.

Si on reste dans la zone des îles, le paysage est à peu près toujours le même et on a souvent l'impression de naviguer sur des lacs.

Aller vers le nord rompt cette monotonie, on se retrouve enfin sur la "vraie !" mer. De plus la faune devient abondante: outre les aigles pêcheurs, dauphins et phoques, nous avons eu l'émotion de naviguer à proximité de nombreuses baleines ( petits rorquals, baleines à bosse)

de se retrouver nez à nez avec des lions de mer de Steller (otaries dont le mâle peut etteindre la tonne) dont l'attitude dissuade (c'est le moins que l'on puisse dire ...) de s'approcher trop près, de rencontrer un loup insouciant sur une plage et d'en voir un autre s'en prenant à un groupe de loutres .... C'est vraiment le point fort du voyage.

Un peu déçu de n'avoir pas vu d'orques de près, je le suis nettement moins après avoir vu cette fameuse vidéo (bien entendu il ne s'agit pas d'une attaque contrairement à ce que disent certains avides de sensationnel)

Je me contenterai de donner ici les grandes lignes, les variantes possibles étant infinies vue la géographie des lieux, et il est bien plus intéressant de tracer soi-même sa route que de suivre le trajet d'un autre.

Nous sommes partis de Telegraph Cove, joli petit port de plaisance sur la côte nord-est de l'île de Vancouver, à l'est de port Mac Neil, pour nous diriger vers Gilford island dont nous avons fait le tour. Nous sommes ensuite revenus vers l'archipel de Broughton pour prendre le temps d'observer les nombreux animaux, en particulier des baleines; Une fois cette "acclimatation" faite, nous nous sommes dirigés vers le nord où l'ambiance est de plus en plus sauvage. Après avoir franchi le cap Caution nous avons continué dans le fjord sud-nord qui mène à Bella-bella où nous avons terminé notre ballade dans le port de Shearwater pour prendre le ferry nous ramenant à Port hardy. Sans nous presser, et avec deux jours de quasi immobilité pour cause de mauvais temps, cela nous a pris 17 jours pour 250 milles nautiques.

Ce petit blog sur ma randonnée en kayak de mer en Colombie britannique en juillet 2007 est à la fois un petit album souvenir et une source sommaire d'informations pour celles et ceux que le voyage tente. Il ne s'agit que d'UNE expérience et les remarques et observations faites ici ne doivent bien entendu pas être considérées comme des vérités absolues.

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